Conceptions originales d’urnes et de monuments funéraires
André Chabot sait bien que les rituels et les monuments funéraires servent davantage les vivants –individus ou communautés– que les morts eux-mêmes. Or, si le cimetière a pour fonction de retenir les morts parmi nous, de nous disculper vis à vis d’eux et d’achever notre travail du deuil, l’artiste constate qu’il subit aujourd’hui une triste métamorphose.
Cette humanité, qui se lisait à travers les épitaphes et les sculptures et nous racontait son histoire sociale et son histoire affective, s’efface peu à peu des champs de repos. Aussi l’artiste, par ses créations, espère jouer un rôle dans le combat mené contre la désaffection et l’abandon de l’espace nécropolitain.
Il s’efforce, comme il le ferait (et le fera) pour son propre monument de répondre aux souhaits des familles soucieuses de symbolique, de personnalisation et d’émotion afin de conférer à la dernière demeure cet indicible et mystérieux caractère sacré qui contribue à ré apprivoiser la mort.